Abbaye bénédictine de Charlieu.
Charlieu.
La ville de Charlieu, au nord-est de Roanne, est déjà en Bourgogne mais cependant en roannais. Place forte stratégique du Moyen-Âge, elle fut placée sous la protection du roi Philippe-Auguste. La tour de l’abbaye est un vestige de l’enceinte construite en son temps ainsi qu’une autre tour, dite de l’Aumônerie, en face du narthex.
Le pays roannais possède un patrimoine artistique de grande valeur.
La route des Quatre-Abbayes : Charlieu, Les Cordeliers, La Bénisson Dieu, Ambierle, témoigne d’un savoir-faire humain mené par la spiritualité chrétienne.
C’est vers l’an 879 qu’est fondé le monastère bénédictin de Charlieu, sous la protection du roi de Provence et de Bourgogne, Boson, beau-frère de Charles le chauve.
(Charles II dit le Chauve, né le 13 juin 823 à Francfort sur le Main, Allemagne, mort le 6 octobre 877 à Avrieux (Savoie), est un des petit-fils de Charlemagne qui procèdent au partage de l’Empire en 843. Roi d’Aquitaine dès le règne de son père Louis le pieux, il est roi de Francie occidentale de 843 à 877 et devient empereur d’occident en 875).
Le monastère est rattaché à la grande abbaye de Cluny en 932.
L’abbaye bénédictine.
Au premier plan, le narthex du XIIè siècle. Derrière se trouve le cloître et à gauche la chapelle du prieur.
Les bénédictins qui fondèrent l’abbaye venaient certainement de Touraine, chassés par les invasions normandes.
Une première église fut construite, ne comprenant qu’une seule nef couverte d’une charpente. Lorsqu’elle a été rattachée à Cluny, l’église fut remaniée, divisée en trois nefs voutées de pierre, le chœur entouré d’un déambulatoire. Réduit en prieuré en 1040, une troisième église fut construite, plus vaste. Cette église prieurale, Saint-Fortuné, sera consacrée en 1094. Elle a été démolie au début du XIXè siècle.
Après des fouilles et des travaux de l’archéologue Elizabeth Sunderland dans les années 50, les fondations des trois édifices ont été dégagées et c’est du premier étage du narthex que l’on peut comprendre les substructions. Malheureusement pour les photographes, le matériau utilisé( une feuille plastique trop dégradée) pour assurer la sécurité tout en offrant la possibilité d’admirer la vue ne permet pas de faire un bon cliché.
C’est au XIIè siècle que l’abbatiale est dotée de ce narthex orné d’un portail de type bourguignon.
Tympan du portail du narthex. Il a pour thème l’Ascension du Christ. Le Christ en gloire et majesté, assis sur la Jérusalem céleste, est entouré de deux anges soutenant la mandorle. Ils sont accompagnés du tétramorphe, symbole des quatre évangélistes. L’archivolte porte au sommet l’Agneau pascal. Sur le linteau, les douze apôtres au milieu desquels se trouve la Vierge, entourée de deux anges.
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Tympan de la baie latérale. Sur le linteau, d’après l’Ancien Testament, un sacrifice d’animaux évoquant les sacrifices du Temple. Les noces de Cana sont représentées sur le tympan. L’archivolte porte les six personnages de la Transfiguration, préfigurant la Résurrection : Saint-Pierre, Élie, Moïse, le Christ, Saint-Jean et Saint-Jacques (de droite à gauche).
L’ensemble a été saccagé au temps des guerres de religion, bien avant la Révolution de 1789.
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Au premier étage du narthex.
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Un diable…
Le soleil et la lune. (Jour et nuit = Bien et mal)
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Les bâtiments sont reconstruits aux XIVè et XVè siècles et le cloître actuel succède en 1460/70 à un cloître roman. Il a beaucoup souffert au XIXè s. servant de hangar, de dépôt, perdant ainsi sa galerie nord, ainsi que quelques bâtiments monastiques. Il a été restauré en 1999.
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À gauche, une galerie à claire-voie, formée d’arcades massives supportées par des colonnettes jumelées, donne accès à la salle capitulaire, elle-même communiquant avec la chapelle du prieur. Cette galerie pourrait être ce qui subsisterait de l’ancien cloître…
Vue de la salle capitulaire.
Sur le pilier central, un rare pupitre sculpté dans une des pierres.
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La chapelle prieurale.
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Quelques sculptures romanes et gothiques présentées dans les salles du parloir et de la cave.
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L’hôtel du prieur, datant de la fin du XVè début XVIè siècle, reconstruit sur les bases d’édifice du XIè s. dont des éléments sont visibles dans la tour de droite.
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Merci à « l’Association pour la Connaissance du Pays de Charlieu » pour les informations très précises de leur brochure dont j’ai ici noté quelques petits extraits.
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