Lavaudieu
Saint-Robert, premier abbé de La Chaise-Dieu, avait choisi ce site, au bord de la Sénouire, pour fonder une abbaye au 11è siècle. Comme on le comprend, arrivés sur place nous tombons immédiatement sous le charme de ce petit village perdu en pleine nature. Des maisons à balcons de bois, les jardinets le long de la rivière et cette église abbatiale avec son cloître, unique en Auvergne. Un ensemble qui a heureusement échappé aux destructions révolutionnaires.
Et puis une jolie surprise en attendant la visite guidée du cloître ! Le citadin de souche que je suis a pris ce moment comme un cadeau… Trafic ovin
La porte discrète de l’église et le couloir qui mène au cloître.
Le clocher tronqué lors de la Révolution et la galerie en bois du cloître.
Pensez à cliquer sur les images réduites pour les agrandir…
Toutes les colonnes ne sont pas d’origine. Certaines ont été remplacées par les gens du village, par nécessité et avec les moyens à leur disposition, d’autres ont été modifiées, leurs chapiteaux remplacés et sculptés de motifs qui ne sont pas vraiment adaptés. Le cloître a subi les aléas des changements d’utilisation et de pratique, mais il est resté d’aspect homogène. Les habitants, au fil des siècles, ont toujours respecté et protégé leur abbaye, même si le cloître servit d’étable et fut partiellement modifié à la Révolution.
À gauche, chapiteaux plus récents. En haut à droite, une colonne qui n’aurait pas pu être conçue au XIè siècle, celle qui ressemble à un axe de pressoir…
Deux thèmes opposent ces deux colonnes proches : L’une représente une femme succombant à la luxure, l’autre un ange bénissant.
… Passons à l’extérieur…
Par peur d’être démolie en 1793, le clocher a été tronqué afin de respecter l’égalité.
Cette pique, à laquelle est accroché un bonnet phrygien, serait l’unique girouette révolutionnaire restée posée sur un clocher de France !!!
… Revenons à l’intérieur, la salle du réfectoire, qui fut peut-être aussi une chapelle ?
Magnifique peinture d’influence byzantine, retrouvée quasi intacte sous les enduits alors que cette pièce était devenue une étable.
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Christ roman de la fin du XIIè siècle, en bois polychrome. C’est une représentation typique de la région d’Auvergne et de la période, où il y avait une réticence à montrer la souffrance de la Crucifixion, telle qu’elle apparut au XIIIè siècle, notamment avec le détail des deux pieds, ici cloués séparément alors que depuis, ils sont superposés. Son visage est serein, les yeux ouverts offrant un regard plein de douceur.
Allons visiter l’église Saint-André.
En bas, la tentation d’Adam et Ève.
Tableau du 16è siècle : Le martyr de Sainte Ursule.
Pietà du XVIè siècle.
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Un tour du village avant de quitter cet endroit magnifique.
De face, la salle du réfectoire. À droite, vestige d’une des maisons des abbesses.
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Village superbe. Très bel endroit qui cache un cloître exceptionnel et une très belle fresque byzantine dans le réfectoire. Il y aussi une tête de Christ (je ne le vois pas sur les photos) qui est très belle. Il ne reste que la tête. Le corps de ce Christ est éclaté : le tronc se trouve aux « Cloisters » à New York (musée sur le Moyen-Âge).
Quant à la girouette du Clocher, en effet, ce bonnet phrygien est étonnant et l’histoire du clocher également.
L’abbaye Saint-André, son cloître et le village, un site magnifique et très riche !
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